« La femme : un être qui s’habille, babille et se déshabille. » de Alphonse Karr

L’Antiquité

D’abord utilitaire, la lingerie apparaît très sommaire durant la Grèce et la Rome Antique. Sous le traditionnel chiton, la femme de la Grèce hellénistique porte une tunique en lin recouvrant plusieurs systèmes composés de bandelettes pour contrôler la morphologie féminine. On gomme les formes, on dissimule les hanches et le ventre. Les bustes les plus volumineux sont écrasés par une mamillaire en cuir. Le dispositif le plus répandu est le strophium, un bandage similaire à l’apodesme grec. Certains dessous de l’époque ressemblent étrangement au bikini ou aux culottes et soutien-gorge actuels.

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La Renaissance

A la renaissance, le corset à proprement parler, baleiné et réduisant la taille, est apparu à la cour d’Espagne, puis s’est vite répandu dans d’autres cours d’Europe. Tout d’abord modèle de noblesse où il est supposé signifier la droiture, la fermeté d’âme et de mœurs, voulant se distinguer de la société qu’elle régente.

Au XVIIe siècle la silhouette est toujours conique, la dentelle est très à la mode pour les hommes comme pour les femmes. Elle décore cols et poignets de chemises.

Sous Marie Antoinette, les femmes utilisent des paniers (sous-vêtements très larges sur les côtés et plats devant comme derrière). Ils donnent à la silhouette une forme extrêmement différente de ce que sera au siècle suivant la crinoline. L’objectif est d’accentuer les courbes féminines naturelles en élargissant visuellement les hanches afin d’affiner la taille.
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L’Empire

Sous le 1er Empire, la femme se doit d’être longiligne. Elle retrouve une silhouette beaucoup plus structurée et les jupes reprennent progressivement de l’ampleur. Sous le second Empire, la silhouette féminine est faite de contrastes, le buste est toujours très comprimé alors que les jambes sont sujet à plusieurs couches pour donner du volume.

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La République

Lors de la 3eme république les superpositions sont toujours la règle. Aucune surface de peau ne doit être visible depuis le cou et les poignets, jusqu’à l’extrémité des pieds. La dentelle se généralise dans les différentes couches sociales.

Les années 1800

Début 1870 La femme coquette s’affiche à l’époque avec une taille de guêpe. La silhouette, artificiellement bouffante, glisse vers l’arrière avec une forme de panier créent le faux-cul.Capture d’écran 2015-07-20 à 16.53.22

En 1889 La fondatrice de la maison Cadolle, (Hermine Cadolle), présente le 1er prototype de soutien-gorge lors de l’exposition universelle de Paris sous le nom de «Bien Etre». Mais il reste lié à un corset.

Les années 1900

En 1904 Le terme soutien-gorge fait son entrée dans le dictionnaire «Larousse». Mais ce n’est qu’en 1912 qu’il apparaîtra sous le nom de brassière dans l’Oxford English Dictionnary, d’où l’origine du diminutif «bra» qui sera utilisé dans les pays anglo-saxons à partir de 1937.

En 1913 c’est une jeune américaine, Mary Phelps Jacob, dite Caresse Crosby, qui eut l’idée de fabriquer un soutien-gorge à l’aide de mouchoirs et d’épingles de sûreté. C’est en déposant un brevet l’année suivante qu’elle tente de le commercialiser, mais en vain. Elle décide alors de céder son brevet à l’entreprise Warner’s.

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Vers 1910 la ligne de poitrine n’en est plus une, puisque le haut du corset est tombé au niveau du foie. Le bas s’allonge sensiblement.

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Après la Belle Epoque, la guerre prend le pas sur la frivolité de la mode, l’industrie textile est mobilisée par l’effort de guerre, mais elle apporte des sous-vêtements plus confortables. La femme doit impérativement faire preuve d’indépendance et exercer un métier car les hommes sont partis au front. Elle doit rester libre de ses mouvements et c’est la 1ère étape vers l’arrêt du port habituel du corset. Les modifications vestimentaires sont dictées par nécessité. Les fêtes et les rencontres sociales sont remplacées par les engagements et les enterrements,c’est ainsi que les couleurs foncées sont devenues une norme. Un look monochrome émerge.

Les jupes sont coupées au dessus de la cheville pour économiser le tissu. Les 1ers soutien-gorge étaient en lin avant d’être fabriqués, à partir des années 1920, en soie, en mousseline ou en batiste. La combinaison est alors le vêtement typique de cette époque jusqu’aux années 1960.

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L’entre guerre signe la silhouette en S qui pousse la poitrine vers l’avant, les hanches et les fesses vers l’arrière, en vogue dans les années 1880-1905, succède une ligne plus fonctionnelle adaptée aux besoins de l’époque.

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Vers 1920 les hanches et les cuisses sont écrasées, pour satisfaire un look tubulaire. La silhouette revêt des formes proche de l’Empire: taille haute, poitrine effacée et hanches étroites.

Amplifiée par la 1ere Guerre Mondiale et la silhouette Garçonne des années folles, la mode est alors aux petites poitrines, on cherche donc à la dissimuler. Les années 1920 marquent l’essor du soutien-gorge. Le corset n’a plus sa place. Des couturiers comme Paul Poiret ou Madeleine Vionnet mettent en avant une silhouette plus fine avec une poitrine effacée et des hanches étroites. Les matériaux extensibles entrent désormais dans la composition des gaines.

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En 1930 Grâce à l’idée de Mary Phelps Jacob, la première évolution est attribuée aux trois frères de la société Warner (Etats-Unis) qui mirent au point un tissus extensible (chaîne et trame), mais surtout qui affirmèrent les tailles de bonnets en proposant des tailles allant de A à E et qui remplacèrent les bretelles en tissus par des bretelles élastiques.
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Il faut attendre les années 40 pour qu’apparaissent les bas en nylon, fruit de recherches qui auront duré près de 10 ans, le nylon cher à Dupont de Nemours va lui aussi bouleverser le monde de la lingerie grâce à des atouts uniques: brillant, solide, séchant vite et ne se repassant pas, il ne sera détrôné par aucun autre textile. Durant le débarquement en Normandie, les GI’s s’en servent comme monnaie d’échange en territoire libéré. (Il faut en moyenne 14kms de fil de nylon pour fabriquer une seule paire).

année 30

C’est en 1946 que le corset devient une référence en matière de lingerie, non plus pour réduire la taille et d’ être baleiné, pour ses caractéristiques purement esthétique.

Dans les années 50, la gaine signe le retour d’une silhouette féminine normée, avec une poitrine généreuse, une taille fine, des hanches plates et larges. D’autres innovations suivront; la marque Scandale lance le Very Secret en nylon et muni de coussinets gonflables à volonté. C’est la marque Lejaby présente le soutien-gorge pigeonnant en 1956.

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C’est au début des années 60 que l’industrie de la lingerie enregistre une énorme croissance. Les bas seront boudés par l’apparition en 1959 des premiers collants ce qui permettra le port de la minijupe. La lingerie devient un accessoire de mode. On doit cette tendance à l’élimination progressive des talons et à une prise de conscience croissante de son propre corps. De nouvelles matières voient le jour (nylon en 1936, Lycra en 1960) les technologies permettent aux femmes de s’autoriser les imprimés et les fantaisies. La lingerie devient un accessoire de mode, un objets de séduction alliant confort et esthétisme. Le « stretch », le satin, la soie, la résille, la mousseline… s’emparent du marché.

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En 1960 C’est au début des années 60 que l’industrie de la lingerie enregistre une énorme croissance. C’est incontestablement le lycra qui mérite la qualification de trouvaille du siècle. Appartenant à la famille des fibres synthétiques élasthannes (spandex aux Etats-Unis), Les bas seront boudés par l’apparition en 1959 des premiers collants ce qui permettra le port de la minijupe.

C’est en 1963 qu’Aubade apporte du nouveau dans la lingerie en lançant la couleur et les premiers imprimés originaux.

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En 1970 c’est la révolution sexuelle, et le féminisme naissant marquent un véritable tournant, le soutien-gorge est bannit ou voire réduit à son plus simple usage.

Les années 80 sont le retour de la lingerie raffinée. Les bas-coutures, les guêpières et les porte-jarretelles de Chantal Thomass font leur show. D’un coup de crayon magique, elle réveillera les gorges endormies, les dévoilera et les fera palpiter en les parant de tulle et de délicats point de Calais.

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Chantal Thomass créer une collection où les bas et le porte-jarretelles apparaissent comme sexy et sophistiqués. Les femmes qui portent alors des bas semblent avoir la volonté de séduction et d’élégance. Le serre-taille et la guêpière sont deux déclinaisons du porte-jarretelles. Depuis lors, il est porté dans un but de séduction ou d’érotisme, et est devenu un puissant symbole de féminité. DIM UP connait alors le succès avec son innovation : des bas qui tiennent tout seul . Les années 80-90 c’est aussi le lancement de la culotte Sloggy. C’est aussi le développement en parallèle du slip sexy dans toutes ses formes : brésiliens, string tanga, slip ficelle,le string.

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Dans les années 90, des chanteuses comme Samanta Fox ou Sabrina remettent au goût du jour les poitrines généreuses. Avec elles, les soutiens-gorge balconnets et autres push-up (Wonderbra) ont de nouveau la côte.

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La fin des années 90 sera quand même marqué par une grande révolution en
terme de matières :

• le lycra qui remplace le nylon apportant souplesse élasticité et confort
aux sous-vêtements.
• La microfibre, effet seconde peau qui conquiert les femmes pour sa
douceur.

Au début des années 2000, le corps doit être tout à la fois, glamour et apaisé. La lingerie clone notre corps, le retaille, le rend sensuel, doux et attractif. C’est l’heure de gloire de la lingerie, les magasins spécialisés se multiplient, les concepts aussi, le soutien-gorge devient un article de mode à part entière. On l’accessoirise, on le démocratise, on le transforme, on le met en valeur. Le soutien-gorge est l’expression de soi-même. Il en existe mille sortes, une pour chaque femme. Il n’hésite plus à se montrer et s’affiche sans pudeur dans nos abris bus.

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Et vous ? Quelle lingerie êtes-vous ?

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4 Comments on “Histoire & Lingerie

  1. j’ai souvent plaisir à dire que la lingerie est belle, mais que ce sont les femmes qui la rendent sublime

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    • C’est totalement vrai, c’est également un plaisir de se sentir séduisante, belle, de se faire plaisir en sachant que l’on fait également plaisir aux hommes.

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      • qui ne prennent pas toujours le temps de les apprécier à leur juste valeur…le plaisir des sens, savourer, sublimer les petits détails…

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